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Grande Région Ville Amibe

Dans le cadre du programme de recherche Ignis Mutat Res. Penser l'architecture, la ville et la paysage au prisme de l'énergie, lancée par le Ministère de la Culture et le Ministère de l'Ecologie, nous avons étudié comment la transition énergétique dans le territoire transfrontalier autour de Luxembourg, Metz, Nancy, Sarrebruck et Trèves, pourrait contribuer à la constitution d'une région métropolitaine ou d'une métropole régionale résiliente.

La région subit aujourd'hui une mobilité transfrontalière sans égale : 280 000 personnes traversent tous les jours les frontières pour travailler au Luxembourg qui subit d'une pénurie de logements.

Après un état des lieux, nous avons fait un certain nombre de constats : d'abord, le Grande Région semble être trop grande, l'espace fonctionnel se limite autours des grandes villes citées ci-dessus, d'autres villes comme Coblence, Liège ou Mayence s'inscrivent davantage dans d'autres territoires. Ensuite, le Luxembourg devraient considérablement augmenter et diversifier son offre de logement. Troisièmement, la région devrait rendre son réseau de transport en commun plus efficace. Autrefois, la région disposait d'un réseau de train parmi les plus denses en Europe, aujourd'hui, il est compliqué d'aller en train de Metz à Sarrebruck ou de Sarrebruck à Luxembourg. En revanche, le réseau d'autoroute est devenu un des plus denses en Europe. L'évolution devrait à nouveau s'inverser.

Finalement, nous avons développé, à partir des densités existantes une figure prospective, la ville amibe, qui rend ce réseau de transport en commun possible. Imaginons une métropole constituée de plusieurs villes, qui sont elles-mêmes à la fois clairement identifiables et diversifiées, mais en complémentarité avec les autres. Chaque ville serait constituée de plusieurs quartiers, de cités-forêt, de complexes mixtes de production, de loisir, de commerce et d'habitation, de pôles économiques, de culture, d’enseignement, de recherche, chacun inscrit dans un paysage et non pas dans un tissu continu, séparé l’un de l’autre par des rubans verts sur lesquels se dérouleraient la détente, le sport, l’agriculture, mais également les infrastructures douces, les transports en commun, la production d’énergie. Ce serait la figure de la ville médiévale dont les remparts sont devenus dorénavant perméables, naturels et productifs. Une amibe est un organisme qui s'adapte à son environnement, stable à l'intérieur et flexible à l'extérieur. Ainsi devrait changer notre rapport avec l'environnement. Sortons dedans. L'extérieur devrait être notre salon ou la nature, la culture, l'homme et l'animal trouvent un nouveau dialogue. Le nouvel anthropocène s'oppose à l'accelérationisme de l'idéologie de progrès et fait vivre les espèces à nouveau dans les cycles jour et nuit, des saisons et plus articulés entre production, consommation et recyclage ou réutilisation. Cette nouvelle posture cyclique se projetterait simultanément à l'échelle de l'architecture, des villes et des paysages. 

Researcher: Florian Hertweck - Margaux Desombre, Cécile Oberkampf, Léna Rigal
Experts: Grégoire Bignier (B + M), Karin Helms ENSP Versailles, Philippe Maillard (Veolia), Helmut Meyer (Transolar), Clément Orillard (IFU)
Date: 2013-14
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